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Samedi 20 juin 2009
BANON SELVES Thibault, GONTHIER David, MALERGUE Vincent et VIALAT Eric
" Aller simple "
Késako ?
Début juin, il y a du chamboulement dans l'air pour moi. Rien de tel donc que de prévoir un petit défi vtt entre amis histoire de faire un peu le vide dans la cabeza ! Je cherche alors dans la case "plans débiles" pour voir ce qui peut se faire. Avec David nous avions déjà pensés à un lever de soleil au sommet du Sancy (1886m), avec départ matinal depuis Clermont-Fd. Pourquoi pas ?
Je passe quelques heures à lire les cartes IGN du coin en long, large et parfois de travers... pour au final tracer un itinéraire plein sud. Cartoexplorer me sort donc une jolie trace, un peu folle mais tellement alléchante !
La deuxième phase du "plan débile" consiste à recruter les gars débiles qui vont se lancer là dedans avec moi. Naturellement, je pense à David.
Je pense ensuite à Christian, notre vaillant président. Pas de chance, il travaille ce jour là.
Extrait du message que je lui envoi :
"
Mr le président, il me semble qu'il serait bon cette année de remettre un petit
défi du même augure que celui fait l'an passé avec David et Axel.
Cela fait une semaine que je cogite à quelque chose.
J'ai à peu près tout fixé.
Je propose donc, le samedi 20 juin comme date.
Le défi : Clermont-Ferrand ===> Le Lioran dans la journée.
Le parcours est tout tracé, il n'y aura qu'à suivre le GPS. On évite tous les
portages galères, on prend même parfois des tronçons sur route.
Le parcours fait 150km/+4500m
Nous passerons au pied du sommet du Sancy et au sommet du Plomb du Cantal.
Halte le midi vers la Godivelle ou vers Allanche.
On traverse tout le Cantal en passant le plus à l'est possible, sur les plateaux
roulants du Cézallier.
Voilà !
Je propose que l'on parte à quatre maximum pour limiter l'inertie de groupe qui
rendrait le défi infaisable. "
Je vois Vincent le lundi avant la sortie et il signe malgré le fait qu'il va falloir rouler de nuit. Il reste une place pour un quatrième. Nico n'est pas encore remis de la Transvésubienne, Gildas fait une course dans les Alpes.....il reste alors Thibault. Arf, toute une journée avec Thibault, ça sera pas facile, on risque encore de trop causer. Tant pis ! Il accepte le plan et sa débilitude dans son intégralité.
Vendredi 19 :
Je pars en solo depuis Clermont-Fd pour poser ma voiture au Lioran. Il y a dedans le porte vélo et une glacière avec de quoi manger et boire. J'ai presque une heure d'avance pour prendre le train qui me ramènera à Clermont. Je n'ai alors d'autre choix que d'aller boire une bière dans le bar à côté de la gare....houlalala c'était du lourd cette affaire ! J'ai bien cru que j'en ressortirai pas indemne. A 19h30, je suis de retour chez moi. Une grosse assiette de pattes, un dernier checklist du matos et hop au dodo, la nuit sera courte.
Samedi 20 :
1h du matin, le réveil sonne. Ca pique un peu quand même. Petit déj en deux temps trois mouvements et à 1h30, je suis en bas dans la courre avec David. Thibault arrive, suivi de Vincent. Et bien allez, c'est parti pour une longue virée !
![]() |
![]() Ils sont quand même rigolo ces gars du sud ! |
C'est la première sortie de nuit pour Vincent. Il ne sera pas déçu puisqu'on va rouler un peu plus de 4h dans le noir complet !
Nous montons via Ceyrat, Saulzet, Theix, Fontfreyde, on passe à proximité du lac de la Cassière. On enchaine sur la Garandie puis Pessade. On attrape alors le GR4 pour une superbe montée jusqu'au col de la Croix Morand. La montée est silencieuse. Le ciel semble dégagé mais au fur et à mesure que l'on grimpe en altitude, on s'enfonce dans le brouillard. Ambiance seul au monde une fois le village de Pessade passé. Les limousines dorment sur leur deux oreilles.
Vers 4h du matin, nous passons le sommet de la Croix Morand (1401m). Les espoirs d'assister au lever de soleil commencent peu à peu à s'affaiblir !
On descend ensuite sur le Mont Dore via le GR4 E. C'est la première descente du raid. C'est chaud puisque nous avons deux lampes pour quatre. Tout se passe très bien cependant. On traverse ensuite la ville endormie. On croise les éboueurs qui visiblement nous prennent pour des barges. C'est rien, on a l'habitude !
Je tire une barre de céréale du sac et me prépare à la montée de 800m qui nous attend. On prend la piste de la station de ski jusqu'au col de la Cabane (1750m). Cette piste est très physique sur le bas. Chacun monte comme il peut. On prend quelques photos. Thibault en profite pour faire une belle hypo et nous l'avouera que plus tard dans la journée !
Je prends un peu d'avance sur la fin de la montée. En réalité je me caille comme c'est pas permis ! Ca aussi, je le garde pour moi et j'essaye de pas trop y penser car je sais que ça va être très dur. J'arrive alors au col de la Cabane et très vite je comprends que l'aventure va être glaciale ! Le vent est très fort, je tiens à peine debout. Il fait en dessous de zéro. Je suis en cuissard court et maillot manches longues....tout va bien !
Mes camarades arrivent à leur tour. David est un peu blasé de ce lever de soleil, particulier !
On ne montera donc pas au sommet du Sancy puisque c'est inutile est surtout fort dangereux avec ce vent. Je mets des piles neuves dans le gps pour qu'il nous guide dans la descente. On fait une bonne partie sur le superbe single puis on rejoins SuperBesse par une piste large.
A SuperBesse, le thermomètre de la station affiche zéro degré ! C'est chouette la veille de l'été. On ne va pas moisir ici c'est certain ! On tire alors jusqu'à Egliseneuve d'Entraigues puis jusqu'à la Godivelle. Doucement le soleil pointe le bout de son nez. Le ciel est souvent couvert et ça ne chauffe pas beaucoup. Perso je suis frigorifié. David fait la tête des mauvais jours. On flippe un peu car on sait que la journée va être très longue ! A la Godivelle on fait la première pause de la journée. Il faut manger un peu et essayer de se réchauffer.
Une dame du village nous souhaite "bon appétit" en nous voyant manger. Elle nous dit aussi qu'aujourd'hui il fait plus froid que hier et que hier il faisait 4°c ... Tout va bien !
On s'arrête une bonne trentaine de minutes avant de repartir avec le cap plein sud. On se dirige vers le plateau du Cézallier. C'est le Cantal, le vrai ! Il y a un buron tous les quinze kilomètres et rien d'autre. On croise des vaches à gogo. Certaines n'ont pas l'air bien commodes, d'autant plus que pour la plupart, elles ont des petits veaux à protéger. Là aussi on flippe un peu par moment.
Dès la sortie de la Godivelle, on va se lancer à travers un long passage freeride en plein milieu des pâturages. Je me rends compte en fait que j'ai un peu merdé la trace gps. Oups !
Les kilomètres ne défilent pas bien vite dans cette section mais en revanche on en prend plein les mirettes. C'est un régal !
L'effort se poursuit. Nous passons au pied du mont Chamaroux (1471m) ainsi qu'au col éponyme. C'est à cet endroit que l'on va commencer les longues pistes cantaliennes. On roule des dizaines de kilomètres durant, sans croiser rien ni personne.
Depuis un petit moment déjà nous voyons à l'horizon les monts du Cantal. C'est pas toujours très rassurant d'ailleurs !
On descend jusqu'au village de Allanche où nous faisons notre deuxième pose casse-croute. On achète du pain à la boulangerie et du jambon dans une superette.
- La caissière : "heu, vous ne voulez pas gouter le Auvergnat Cola ?"
- David : "non, non c'est bon"
- La caissière : "ah ??!! vous préférez rester avec votre coca ?!! "
- David : "oui, c'est ça..."
Et bam, ça c'est fait !
On va par la suite se poser gentiment sur la place du village où pour la première fois de la journée le soleil va chauffer un peu ! Racontage de tout et n'importe quoi, médisances et blagues accompagnent le repas.
"Sont tous cinglés dans ce club !"
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"Non mais les gars on peut rouler cool, on a jusqu'à 22h ..." |
Une fois le ventre bien rempli, on peut se lancer dans la fin du raid qui s'annonce bien sympa. On quitte en fait l'itinéraire prévu au départ pour nous laisser guider par Thibault. Bien oui, faut bien qu'il serve à quelque chose lui aujourd'hui !!! hihihi
On roule jusque Murat. A Murat c'est reparti pour une terrible montée de 1000m d'une traite. On passe à Albepierre puis on s'engage dans une superbe combe pour au final déboucher en plein centre du cirque de Chamalière. C'est absolument magnifique ! Nous sommes à 1400m. Il faut alors rejoindre la crête du cirque qui elle est à 1750m. L'affaire s'annonce fort jolie mais bien brutale. On coupe en fait "dré dans l'pentu", au milieu des myrtilles !
Et bien en voilà un qui était bien rustique ! Dur portage pour toute l'équipe. Nous sommes contents d'arriver sur la crête. Le Plomb du Cantal laisse alors apparaître son sommet, plus très loin. Il nous faut encore couper un peu à flanc de pente pour rejoindre une piste qui nous conduira au sommet à 1855m.
On sait tous que c'est le dernier effort de la journée. Cela fait un peu plus de 10h que nous roulons. De mon côté, je suis bien en jambe sur ce final. Je monte à fond les ballons, persuadé que c'est Thibault qui me suit juste derrière. Je ne me retourne qu'une fois arrivé au pied des marches qui mènent au sommet. Là, surprise c'était en fait Vincent qui suivait juste derrière !
On enjambe les quelques marches et on arrive enfin au sommet !!!!
Quelle journée !
Au sommet on peut lire la satisfaction sur nos visages. Je suis vraiment heureux d'avoir boucler cette journée avec les copains ! Il reste simplement à redescendre au Lioran pour retrouver la voiture et le ravitaillement. Thibault nous propose une descente sur piste...de ski...berk ! Quelle idée !
On va plutôt prendre la descente vtt. Nous prenons le parcours rouge. C'est déjà pas mal chaud, surtout après une journée pareil. On fait bien gaffe où on pose les crampons, faudrait pas aller se mettre en vrac juste à la fin !
Clic clic, quelques jolies photos et nous voilà arrivés au Lioran !!!
Le bilan !!?
Quelle journée, quelle journée, quelle journée !!!
On passe par tous les états sur un périple pareil. D'abord enthousiastes, puis frustrés, déçus, glacés, réchauffés, euphoriques, fatigués, rincés, etc... De mon point de vue c'était une superbe aventure ! Comme David, j'aurai beaucoup aimé pouvoir jouir du lever de soleil au sommet du Sancy. Cependant, même si on en a chier, ce temps de haute montagne était en fait une bonne chance dans le sens où cela nous fera à tous un sacré souvenir !
C'est pas tous les jours qu'on se retrouve habillé en court, à 1800m avec un vent à 100km/h et des températures négatives...le tout en étant parti à 1h30 du matin !!! Oui, c'est dans ces moments là qu'on se dit :"bordel mais on est vraiment débiles !!!"
Superbe journée et superbe équipe pour ce défis ! Je ne suis pas prêt d'oublier tout cela !
Il y aura de toute façon d'autres sorties comme celle-ci. Nous avons ce samedi marchés sur les traces de la "GTMC en 72h que nous propose Axel". J'y ai pas mal cogité durant cette journée. Je ne sais pas si c'est jouable de boucler cette GTMC en trois jours. Par contre, s'il y a une chose que je sais, c'est que le seul moyen de le savoir c'est d'essayer !
à bon entendeur !
Les chiffres :
Au final le compteur indique un peu moins de 155km pour un peu plus de 10h30 de pédalage. Un seul portage de 35min environ.
Des centaines de vaches croisées.
Des milliers de fleurs dans les parc.
4 mectons qui n'en veulent pour enquiller les quelques 4400m de d+.